Parole d’enseignant

Notre série d’interviews destinées à connaître un peu mieux les enseignants de la SEP se poursuit avec Pauline Bazin.

Voilà donc quelques précisions concernant son parcours, ses références équestres et ses valeurs.

Le Cheval à Bascule : peux-tu te présenter en quelques mots ?
Pauline Bazin : Passionnée, patiente, tolérante et amoureuse des chevaux.

Peux-tu nous parler de ton parcours équestre ? Qu’est-ce qui t’a amenée à l’équitation ? Est-ce que tu es « tombée de dedans » dès l’enfance ?
PB : Je monte à cheval depuis mon plus jeune âge. Mon père avait des chevaux et il m’a transmis le virus à 4 ans ; il me promenait en selle avec lui.
A 8 ans, trop jeune pour monter ses chevaux, il m’a inscrite dans un centre équestre dans le Var où nous habitions, j’y suis restée jusqu’à l’âge de 11 ans . Nous sommes ensuite partis à Paris pendant 2 ans, puis au Costa Rica pendant 4 ans, où je ne suis pas du tout monté.

De retour à Paris à 17 ans, l’équitation était un vrai manque, j’ai donc décidé d’en faire mon métier, je suis devenue bénévole dans une écurie de propriétaires pendant 2 ans pour apprendre à monter à cheval. Puis, je suis rentrée en formation pour passer mon brevet d’état d’éducateur sportif 1er degré.

Et de ta pratique de la compétition ? Quelle discipline pratiques-tu ?
PB : Je suis passionnée par le dressage, mais j’aime beaucoup sauter aussi.

Toon est mon cheval de tête en dressage, c’est un petit cheval très expressif et attachant et il m’a permis de remporter les Championnats d’Ile-de-France en Amateur 3.

Aphro est mon cheval de tête à l’obstacle, un cheval extraordinaire. J’ai la chance d’avoir un cheval pareil, qui m’a fait gagner les Championnats de Paris enseignants.

Ce sont deux chevaux d’une très grande qualité.

Quels grands cavaliers et quels grands chevaux t’ont marquée ?
PB : Edward GAL et Totilas un couple mémorable et Charlotte DUJARDIN avec Valegro, deux couples qui sont pour moi la plus grande beauté du dressage.

Qu’est-ce que tu apprécies le plus à la SEP ?
PB : Être autonome dans notre travail au quotidien, ce qui permet aux cavaliers d’avoir le choix sur les différents enseignements.

Avoir un piquet, travailler avec des chevaux que l’on fait évoluer et avoir un suivi sur chacun d’entre eux, ce qui nous permet aussi de voir si quelque chose ne va pas.

Avoir un cheval de tête et sortir en concours.

Pour toi, qu’est-ce que le club possède que les autres n’ont pas ?
PB : Un vrai relationnel au niveau de l’équipe et des réunions régulières pour améliorer le fonctionnement de notre club.
Un vrai suivi vétérinaire sur les soins et l’état général de chaque cheval.
Les chevaux répartis en piquets et travaillés par les enseignants, ce qui nous permet de mieux suivre les chevaux, mais aussi les cavaliers.
Le bien-être des chevaux est vraiment notre priorité, nous faisons au mieux pour améliorer leur quotidien, comme leur permettre d’être détachés et de retrouver ainsi un peu de leur instinct grégaire.

Un petit faible pour un ou plusieurs chevaux en particulier ?
PB : J’essaie de ne pas faire de différence, ils ont tous leur petit truc qui me fait craquer. J’ai l’avantage d’avoir un piquet où chacun a sa propre personnalité, ils sont vraiment tous différents et tous très attachants.

Un conseil pour nos cavaliers débutants ?
PB : La préparation est extrêmement importante, beaucoup trop de cavaliers la négligent.
Quand vous rentrez dans un boxe ou dans une stalle, vous rentrez chez eux, donc donnez-leur envie de vous accepter. Si vous montrez de l’appréhension, il ne vous fera pas confiance et, à l’inverse, si vous êtes trop sûre de vous, vous risquer de le brusquer. Le pansage est l’élément clef pour mettre en place un dialogue et vérifier qu’il n’y a rien d’anormal.
Ne les sanglez pas trop fort, faites le progressivement pour éviter de les rendre agressifs.
Faites attention quand vous leurs mettez le filet à ne pas leur cogner les dents, imaginez la chose sur vous ! Donnez-leur une friandise ou un morceau de pomme en même temps que le mors, vous leur donnerez envie d’ouvrir la bouche et leur permettrez de moins appréhender vos maladresses.

Et pour les plus confirmés ?
PB : La patience et la persévérance sont les clefs de la progression. Les bases du dressage sont essentielles pour progresser dans toutes les disciplines et des bases solides sont nécessaires pour une progression efficace et durable. Ne soyez pas pressés, écoutez votre cheval et adaptez-vous!